La famille des indicateurs d’élan regroupe sans doute les indicateurs techniques les plus connus et utilisées en analyse technique. Apparus dans les années 70 avec le développement des outils informatiques appliqués à l’analyse des marchés financiers, ils doivent leur popularité à leur capacité de mesurer avec précision la force des acheteurs et des vendeurs et d’identifier ainsi les points de retournement du marché.
La capacité des indicateurs de mettre en évidence le rapport de force entre les haussiers et les baissiers est à la raison pour la quelle les indicateurs d’élan sont souvent nommés « les indicateurs de puissance » ou encore les indicateurs de « pression » acheteuse et vendeuse.
En effet, les deux notions — élan de la progression des cours et la puissance des acheteurs et des vendeurs — sont directement liées, car pour progresser à la hausse ou à la baisse, les cours ont besoin d’être « poussées » dans un sens ou dans un autre.
Sur le marché, ce sont nouveaux ordres d’achat qui poussent les cours à la hausse et ce sont les nouveaux ordres de vente qui poussent les cours à la baisse. Cela est parfaitement logique, car la hausse des cours a besoin d’être alimenté par une arrivée constante des nouveaux acheteurs qui acceptent de payer la valeur au prix de plus en plus élève. De même, une baisse doit être alimentée par une arrivée constante des nouveaux vendeurs qui acceptent de vendre à un prix de plus en plus bas.
Selon ce mécanisme, la puissance des acheteurs et des vendeurs détermine la vitesse avec laquelle les cours progressent à la hausse ou a la baisse. Plus les acheteurs sont forts et arrivent en masse et plus les cours montent fortement et rapidement. Plus les vendeurs sont nombreux et plus la force des vendeurs est grande et plus les cours baissent fortement.
Mais la force des acheteurs et des vendeurs est une donnée « consumable » qui varie dans le temps. Plus les cours progressent à la hausse et plus la force des acheteurs devient faible. Ce phénomène s’explique par le fait que le prix de plus en plus élevé décourage les acheteurs de continuer à accumuler (acheter) la valeur. En quelque sorte, en avançant à la hausse le marché « consomment » les acheteurs au même titre qu’une voiture consomme du carburant pour avances. La situation est identique pour la baisse. Chaque variation à la baisse « consomme » un vendeur et le prix de plus en plus bas décourage les vendeurs de continuer de vendre.
Ainsi, la pression acheteur retombe au fur et à mesure que les cours montent. De même, la pression vendeuse diminue au fur et à mesure que les cours baissent. Plus les cours montent rapidement et plus la pression acheteur retombe vite. La situation est identique pour la baisse.
Il est important d’ajouter que le marché fonctionne selon une logique binaire. C’est-à-dire l’affaiblissement des forces acheteuses entraine la monté en force des vendeurs et le retournement des cours a la baisse. Inversement, l’affaiblissement des vendeurs entraine le retournement à la hausse, car les acheteurs commençant à dominer le marché.
A partir de ces deux constats il est possible de créer les indicateurs techniques qui mettent en évidence l’état de rapport de force entre les acheteurs et les vendeurs en mesurant la vitesse et la force avec laquelle les cours progressent à la hausse ou a la baisse. C’est précisément ce que font les indicateurs appartenant à la famille des indicateurs d’élan.
Commençons par les présenter brièvement.
Les indicateurs d’élan sont des oscillateurs, car ils ont pour la caractéristique d’évoluer autour d’un niveau central, par exemple la ligne de zéro ou le niveau de 50, celons les indicateurs. Le positionnement des indicateurs par rapport à la ligne médiane dépend de l’orientation haussière ou baissière des cours. L’allure haussière ou baissière de la courbe des indicateurs est fonction de la vitesse de la progression des cours. Lorsque la pression à l’achat est forte, les cours montent régulièrement et la courbe des oscillateurs suit un pante ascendant. Lorsque la hausse des cours ralentit, les oscillateurs d’élan mettent en évidence la perte de vitesse et l’affaiblissement des acheteurs par une pente de l’oscillateur qui devient descendent. La logique est symétrique pour les mouvements de baisse.
Par ailleurs, les indicateurs d’élan sont divisés en deux grandes familles. D'une part, il y a des oscillateurs non bornés dont l’ampleur de fluctuation au tour de la ligne centrale n’est pas limitée par des valeurs fixes. D'autre part, il y a des oscillateurs bornés, dont la fluctuation est limitée par des niveaux définis d’avance par la formule de calcul. Ainsi, le chapitre sera divisé en deux sections présentent chacune une grande famille des indicateurs d’Elan.